Naissance, gloire, chute… et peut-être résurrection des Pinball’s Crush !

Comme tous les heureux natifs de l’année 1976, j’ai vécu la transition entre les flippers des salles d’arcade et les simulations de flipper sur ordinateurs et consoles de salon.

Ma famille ayant tenu plusieurs bars et restaurants, j’ai eu l’occasion d’admirer très jeune les flippers de la marque Gottlieb et surtout le 8ball Deluxe de Bally qui est resté pendant plus de 10 ans dans la salle de jeu du bar de ma tante, il faisait partie des meubles !

Aussi, dès que j’allais chez un copain qui possédait une console ou un ordi, mon obsession était de savoir s’il y avait un flipper dessus.

A cette époque, cette pin-up dénudée était le comble de l’érotisme CPCiste

J’ai connu le côté épuration absolue du SEGA-Flipper sur Yeno SC3000, le mythique Macadam Bumper sur Amstrad CPC (dont j’espérais déshabiller la playmate de fond d’écran et dont je rêvais de posséder la « version presse » où elle était d’office à poil, l’érotisme pixellisé des année 80 demande beaucoup d’imagination…) et pour finir Pinball Dreams sur mon Amiga 500.

 

 

Une progression en flèche question qualité et jouabilité et surtout question « FUN » !

Mais tout cela c’était avant de découvrir la série des QUELQUECHOSE CRUSH sur la PC Engine de mon ami Olivier, une console « révélation » pour laquelle je n’avais pas osé franchir le pas, me contentant de rêvasser en feuilletant le magazine TILT car se procurer des jeux ressemblait à l’époque à un chemin de croix.

 

 

1 – Le pionnier Alien Crush

En 1988, Naxat Soft propose un flipper à l’esthétique inspirée du film « Alien », très organique, très dégueulasse, flashy à souhait.

Loin de proposer un flipper format « entier », c’est à dire vertical et miniaturisé sur un seul écran, Alien Crush tient sur deux « tables » au format 4/3 et donc deux écrans.

Achtung aux épileptiques, la transition entre la table haute et la table basse est inexistante, à chaque fois que la balle franchit le haut ou le bas de l’écran celui-ci passe brutalement au suivant et ça même quand les bumpers ou les ennemis lui font faire du ping-pong incessant entre les deux tables.

 

Tous les éléments de jeux sont « vivants », qu’ils soient fixes ou mobiles et c’est en interagissant avec eux que vous entrerez dans des niveaux « bonus » lorsque la balle est capturée. Dans ces niveaux bonus qui ne sont là que pour le scoring, vous chercherez à buter tout ce qui bouge pour obtenir un bonus de « Perfect ».

Dernière innovation : ce jeu a une fin qui s’obtient en faisant 9999999900 points (20 heures de jeu mais on peut faire pause sans pénalité, le non-hardcore gamer que je suis dit merci aux développeurs).

2 – L’évolution Devil Crash (Devil’s Crush aux USA)

Cela devrait être le cas dans chaque série de jeu mais hélas pas assez souvent, Naxat a fait évoluer dans le bon sens tout ce qui manquait à Alien Crush pour améliorer la recette et en 1990 ils ont sorti Devil Crash qui délaisse les aliens pour attaquer le Médiéval-Fantastique.

Le flipper tient maintenant sur trois tables et la balle change de table accompagnée d’un superbe scrolling vertical.

La table du haut est compliquée à atteindre lors du lancer de la balle mais vous trouverez les astuces qui vous y propulsent, les deux tables sur lesquelles vous passerez le plus de temps sont la table du bas et celle du milieu où se trouve le visage de femme iconique de ce jeu.

Là encore, les niveaux bonus se jouent « hors table » et sont magnifiques.

La physique de la balle, quant à elle, est particulière mais vous apprendrez très vite à quoi la balle « colle ».

Devil Crash est devenu Devil’s Crush dans sa version américaine où toutes les références ouvertement démoniaques et sataniques ont été gommées notamment en transformant les pentacles en étoiles à 6 branches ou autres cercles mandala améliorés. Dans les années 90, la chasse aux sorcières était toujours d’actualité aux USA où Black Metal et jeux de rôle avaient mauvaise presse aussi.

Cette version a été également portée sur Megadrive sous le nom de Devil’s Crush MD au Japon et Dragon’s Fury en Occident (parce que « pourquoi pas ?.. »).

La conversion est splendide même si nous préférons le hack de Pyron qui rétablit les couleurs de la PC-Engine, les tables ont un format verticalement plus serré pour laisser apparaître un HUD sur le côté droit de l’écran. La physique de la balle est encore plus agréable sans doute grâce aux 16bits de la console. C’était une époque où l’on sentait violemment la différence quand on passait à une nouvelle génération de console… et Vlan, un coup dans les parties, à tous les possesseurs de PS5 qui ont vendu une couille pour jouer à des jeux PS4 légèrement améliorés…

3 – La Suite de Trop… Jaki Crush

En 1992, la star des consoles est la Super Famicom, Naxat décide donc de créer son nouvel opus de flipper sur celle-ci et fait encore évoluer le background en nous téléportant dans le monde des Samourai, des Oni et des Yokai.

Le jeu est encore sur 3 tables avec une table centrale aux flippers asymétriques et c’est une idée… de merde… car bien évidemment, en disposant les flippers de manière asymétriques, la table du haut est encore plus difficile d’accès que dans les volets précédents tout en créant un chemin de la mort bien vide où on sait que si la balle passe par là on est foutu. Le développeur a dû avoir cette idée, en montée d’acide, façon Las Vegas Parano !

Outre le fait que tout est putain de moche, il y a du lag; la réactivité est à la ramasse tout comme le scrolling qui n’arrive pas à suivre la balle quand elle chute ce qui vous causera nombre de balles perdues.

Cet épisode est tellement pourri que non seulement il n’a pas été porté en Europe ou aux USA mais il n’a pas été porté sur d’autres consoles non plus et la licence est morte avec lui. En gros ils ont tous fait pour faire oublier cette catastrophe, un peu comme David Lynch qui a demandé à ce qu’on retire son nom des post credits de Dune !

4 – de ses propres cendres, renait le phénix…

Naxat est mort mais Wiznwar est bien vivant et c’est ce studio qui va sortir en 2019 « Demon’s Tilt » sur Steam, PS4, Xbox GamePass, Nintendo Switch et sur GX 4000, non je déconne…

L’hommage est assumé avec cette femme « nonnesque » (pardon, la Prétresse) qui dort sur la table centrale, le nombre de mini-jeux et d’ennemis mouvants, le côté nerveux et flashy avec des musiques aux sonorités « MegaDrivesques ».

Il est vrai que je ne suis pas fan des flippers en vue « 16/9ème paysage » qui dispersent mon attention trop facilement mais là le pari est réussi.
Dans son mode classique le jeu est centré sur la table principale mais dans son mode EX, ce pinball ultra nerveux propose des stages bonus comme dans la série des « Crush » et l’hommage est alors complet.

Je l’ai testé sur Windows 10 en dual boot sur mon Macbook pro de 2012 (je sais, je suis un infâme pervers) et il passe crême de chez crême.
Je l’ai également testé sur Switch où le seul bémol est sa résolution en mode TV 720p qui est un brin légère même si rien n’impacte le plaisir de jeu.

Le Graal serait de tester la bête sur une borne Virtual Pinball en mode vertical ce qui est désormais possible dans les options du jeu…

Pas de conclusion…

Si ce n’est qu’on a pas aimé « Alien Crush Returns » sur Wii (vas-y, viens te battre !)

Voilà, c’était Matsilent, votre serviteur qui était heureux de voir que le flipper en jeu vidéo n’était pas mort et qui vous dit @++++

 

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