PUYO PUYO : l’arme ultime pour paraitre sociable avec des non-geeks (des moldus)

Bonjour, mes frères geek.

Plutôt que de vous vendre du rêve, je vous invite (réellement) à tenter l’expérience quand vous recevez à la maison, des amis non-geek.

Enfin partons de ce postulat : il vous reste quelques amis pour qui le jeu vidéo est un passe-temps pour ado attardé, ou mieux encore, vous recevez une demoiselle, que vous courtisez, à qui d’ailleurs vous avez soigneusement caché votre addiction au retrogaming.

Et bien j’ai la solution, PUYO PUYO !

Avant de commencer à faire le pitch du jeu à votre future moitié, il est nécessaire – pour la mettre en confiance – de lui montrer la jaquette kawaii à souhait du tout premier PUYO PUYO version Megadrive avec ses couleurs chatoyantes pastelles, une jeune fille qui respire la joie de vivre, une ambiance bonne enfant; en bref : le parfum des nineties où nous vivions encore dans le meilleur des mondes.

Dites-lui la phrase magique : « ce n’est pas un jeu vidéo » (c’est une manœuvre pour faire diversion), « c’est un puzzle game » !
Vous pouvez rajouter : « une sorte de Candy Crush » pour noyer le poisson dans l’eau !
Puis lancez le jeu, libre à vous de quelle manière : hardware d’origine, sur émulateur, qu’importe… même s’il serait peut-être préférable de le faire avec une vraie Megadrive pour que votre promise s’habitue déjà à la présence de votre deuxième premier amour après elle.
Et puis là au moins, pas de configuration hasardeuse d’une deuxième manette (et oui les affres de l’émulation), tu insères ta cartouches, switch on, et une formidable voix digitale va te cracher aux oreilles : « PUYO PUYO ! »… puis, la magie opère…
Je me répète : faites réellement cette expérience, vous serez surpris.

version MSX

PUYO PUYO est un puzzle game coloré, un jeu addictif, simple à comprendre dans sa mécanique et qui se joue à deux ! La messe est dite.

Ton amie va adhérer direct !
Des boules de couleurs qui à la manière de briques TETRIS tombent par deux du haut vers le bas, et doivent être alignées, afin de former des ensembles de couleurs identiques de 4 boules.
Ces boules appelées également « Gems », vont par 2 : un duo de 2 couleurs et selon le tirage (plus rare) deux couleurs identiques.
Avec le bouton de la manette, vous faites pivoter les boules de couleurs pour les empiler comme vous le souhaitez.
C’est très instinctif (c’est pour cela que le sexe opposé kiffe ce jeu, mais chut ! …) et on comprend vite le fonctionnement

Point de diagonales, formez des lignes de 4, ou bien un carré, un escalier.
Une fois votre assemblage de 4 boules de la même couleur réussi, ça fait splash et, comme dans un TETRIS, ces 4 boules disparaissent dans une explosion enfantine, en envoyant par la même occasion à votre adversaire une boule sans couleur (en gros vous lui jetez des cailloux).
Ces boules neutres vont venir s’entasser du coté de votre adversaire et sa seule option pour s’en sortir sera de faire exploser 4 boules de couleurs qui sont au contact d’une de ces boules neutres.

sur MSX en 1991, les ingrédients du succès sont tous là !

Ces boules neutres en s’entassant, font que votre monticule de boules s’élève inexorablement; une fois arrivé en haut de l’écran : Finish, Game Over !
Là aussi, à la manière d’un TETRIS pourrait on dire, 4 c’est le minimum de couleur pour faire une explosion. Passé ce stade élémentaire on peut passer au level-up, le jeu distille alors une complexité jouissive, tout autant que la vision de votre amie maniant avec doigté le pad.
A chaque explosion, les boules du dessus descendent d’un rang et si vous avez astucieusement placé vos boules (ne vous faîtes pas mal…), alors des explosions en chaine peuvent se produire. Je dirai même que c’est le but de PUYO PUYO : réaliser des combos !
La partie peut s’accélérer, le nombre de boules neutres que vous envoyez à l’adversaire devenant si important que vous gagnez par KO.
Chose importante, l’adversaire peut contrer si de son coté il déclenche lui aussi des explosions en chaines au même moment que vous, bloquant ainsi le largage de boules neutres.
Dans PUYO PUYO Tsu, une animation apparait à ce moment-là, comme une sorte de mini kamehameha qui part vers le haut de votre écran.
C’est ça qui est bon à PUYO PUYO : les parties peuvent être courtes et la manette peut tourner de main en main avec un gagnant qui reste sur table.

PUYO PUYO a été une réponse à la déferlante TETRIS, fin des années 80 – début 90, mais au lieu de tenter de le copier ou de le plagier, PUYO PUYO a innové.
Les développeurs se sont nourris des influences de l’époque et ont su trouver leur propre voie.
Là où TETRIS est un jeu, tout de même orienté solo, PYUO PUYO est un jeu de versus avant tout ! Le versus fighting du Puzzle Game.
Et comme dans un jeu de versus où on bosse et potasse ses combos, à PUYO PUYO il faut œuvrer avec stratégie pour s’imposer. C’est un jeu ultra compétitif avec des tournois, il faut placer chaque gems selon un plan prédéfini.
Voici ci-dessous un exemple de stratégie issu du wiki du jeu :

D’ailleurs, revenons à nos moutons, avec votre douce qui a maintenant le pad Megadrive en main (1ère partie de la mission accomplie), je vous conseille vivement de la laisser gagner les premières parties; ça va participer à la bonne ambiance et puis vous serez surpris de voir à quel point elle va prendre du plaisir à jouer.
PUYO PUYO, c’est du fun immédiat : des rires vont fuser, l’envie de gagner va prendre le dessus et va se diffuser dans l’air, le retrogaming c’est cool, fucking good !
Quelques minutes plutôt, vous étiez prêt à cacher vos consoles et là c’est carrément l’inverse, vous êtes même en train d’expliquer à votre promise que certes ,la version Megadrive à laquelle vous jouez actuellement est bien… mais le PUYO PUYO Tsu de la Saturn est top aussi… et PUYO PUYO Box sur PS1 est tout aussi sexy !

Saturn JAP : une des meilleures versions…

Un argument simple qui illustre le succès de la série de PUYO PUYO est son nombre incalculable de portages : à la base il est sorti sur MSX2, en 1991, il est édité chez Compile (pour vous donner une idée du skill, ce sont les papas de shoot’em up comme le célèbre Gunhed (1989 sur PC Engine), Aleste, Spriggan… qui ont édité une longue liste de jeux dans d’autres univers. Je vous mets, ci-après, le lien de la page wikipedia.

Le nombre de jeu qui comportent le terme PUYO PUYO dans leur titre est assez important et on s’y perd facilement.
On notera les 3 principaux selon moi : le PUYO PUYO tout court (le premier), le PUYO PUYO Tsu (on va dire que c’est le 2) et le PUYO PUYO Sun.
Le cœur du jeu reste identique, seul le nombre d’adversaires en mode histoire change ainsi que la dynamique (au niveau des joutes et combo) pour gagner son adversaire.

Pour vous donner une idée, du succès du premier Opus, voilà la liste des supports sur lequel il a été diffusé : Sega Arcade, Megadrive, Game Gear, PC 98, SNES, X68000, Game Boy, Windows et Mac !
Ce jeu a été un véritable phénomène au Japon et sa particularité forte, selon moi, c’est de pouvoir convertir au jeu vidéo des non geek de tout poils.
Sa simplicité associée à des  gems de couleurs dont il faut réfléchir aux meilleures combinaisons, font que l’on a tous les ingrédients pour stimuler nos neurones !
Que des goods vibes avec PUYO PUYO, un jeu qui doit être toujours bien mis en avant sur son étagère afin de pouvoir s’en saisir à tout moment et chauffer l’ambiance.
Perso, je trouve la plupart des jaquettes superbes, mention spéciale pour le PUYO PUYO Box avec un rose flashy minimaliste.

PUYO PUYO Box sur PS1

Dans PUYO PUYO Box l’héroïne du jeu qui s’appelle Arle Nadja, revient dans chaque Opus (elle est entourée de Lapins un peu bizarres que je qualifierai d’ancêtres des « Lapins Crétins » ou de lointains cousins attardés et éloignés) et comme la plupart des adversaires, elle déambule vu d’en haut, dans le monde de PUYO PUYO limite façon Final Fantasy VII !

Un de ces fameux Lapins qui pose ici devant un frigo

Il y a aussi des jeux méconnus, qui reprennent la mécanique PUYO PUYO sans en reprendre le nom, peu importe le flacon du moment que l’on en a l’ivresse.
Par exemple, le Super Puzzle Fighter II Turbo (1996) de Capcom, un jeu important à posséder non pas pour impressionner votre sucre d’orge (à ce stade là, vous sortez avec elle) mais votre frère d’arme geek avec qui vous palabrez régulièrement afin de savoir quelle est la meilleure option pour brancher votre Megadrive en HDMI… Ce jeu est peu connu en nos contrées mais il est à tester, avec les persos de street-fighter qui se renvoient coup pour coup lorsque vous réussissez des combos. Il y a aussi un nouveau type de boule, on pourrait dire une boule dynamite, permettant de faire sauter un ensemble de boules.

Des PUYO PUYO ont continué à sortir à chaque génération de consoles, le dernier en date est de 2020, il s’appelle PUYO PUYO Tetris 2

Maintenant, j’espère que vous allez jouer, et faire une partie de PUYO PUYO avec un moldu, ou bien une demoiselle à qui quelques minutes auparavant vous n’auriez pas osé parler de retrogaming.
Un jeu « timeless » qui ne vaut strictement rien en occasion, encore une raison d’aller courir sur Ebay pour vous le procurer.

 

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